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Discriminations dans les services à la personne : un phénomène très marqué

Le 15e baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi du Défenseur des droits s’est intéressé particulièrement au secteur des services à la personne. Dans ce secteur fortement occupé par des femmes et aux conditions de travail difficiles, les discriminations sont identifiées comme un phénomène massif.

Le 15e baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi du Défenseur des droits s’est intéressé particulièrement au secteur des services à la personne. Dans ce secteur fortement occupé par des femmes et aux conditions de travail difficiles, les discriminations sont identifiées comme un phénomène massif.

Les activités étudiées dans ce secteur professionnel qui regroupe 1,3 million de salariés sont classifiées dans trois catégories :

  • les services de la vie quotidienne (entretien de la maison, jardinage…) ;
  • les services d’assistance et d’accompagnement aux personnes âgées ou dépendantes ;
  • les services aux familles (garde d’enfant, soutien scolaire…).

Le baromètre 2022 du Défenseur des droits sur la perception des discriminations dans l’emploi a été publié le 8 décembre 2022. L’enquête a été menée auprès de 1 000 individus actifs dans le secteur spécifique du service à la personne. La profession est occupée à 87,3% par des femmes selon les statistiques de 2015 de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares)

L’apparence physique, principal facteur de discriminations

Les enquêteurs observent un phénomène de discriminations systémiques, propre aux métiers aux conditions de travail difficiles, avec une forte précarité sociale et une représentation élevée de femmes et de personnes de nationalité ou d’origine étrangère.

Les critères de discriminations les plus souvent cités par les salariés dans l’exercice de leur profession sont :

  • l’apparence physique (32%) ;
  • le fait d’être une femme (24%) ;
  • l’âge (22%) ;
  • la situation familiale (21%) ;
  • l’état de santé (12%) ;
  • la précarité économique (11%) ;
  • la grossesse ou le congé maternité (10%) ;
  • le handicap (7%) ;
  • le patronyme (7%) ;
  • l’orientation sexuelle (7%).

Des victimes qui osent moins engager de recours

Ces discriminations sont parfois difficiles à identifier rapportent les enquêteurs. Elles peuvent se produire dans l’accès à l’emploi, dans le travail au quotidien mais aussi dans l’attribution des plages horaires de travail ou encore dans le nombre d’heures hebdomadaires à effectuer.

Si les auteurs de discrimination les plus souvent cités sont les directions d’organismes d’emploi (40% des cas), l’étude évoque une multitude de responsables (supérieur hiérarchique, collègues de travail, usagers/patients/clients).

Dans ces situations de harcèlement ou de discrimination, les victimes engagent moins de recours auprès des instances de défense des salariés (syndicats, inspection du travail, juridictions) que dans d’autres professions. Les raisons les plus souvent évoquées sont :

  • le peu d’espoir que cette démarche puisse aboutir (50%) ;
  • un manque de connaissance des recours possibles (24%) ;
  • la peur de représailles (24%).

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