communique de presse Muséum – Impact des pesticides dans les jardins en France
Les Amis du Muséum qui ont un jardin ou trois plantes sur leur balcon, et qui bien sûr ne sont pas des “pollueurs,” liront cet intéressant et inquiétant communiqué de presse du Muséum !
Communiqué de presse – 17 février 2015
Impact à grande échelle des pesticides sur les papillons et bourdons des jardins privés de France
Des chercheurs du Centre des sciences de la conservation (Muséum national d’Histoire naturelle/CNRS/UPMC) et de l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de
Seine-Saint-Denis démontrent pour la première fois les effets de l’emploi de pesticides par les particuliers en France.
Les scientifiques se sont basés sur des données de sciences participatives et montrent, à l’échelle d’un pays, l’impact de l’utilisation des pesticides par les jardiniers amateurs sur les insectes floricoles[1].
Ces effets varient selon l’environnement, peuvent être indirects et toucher des organismes non visés initialement. Ces résultats sont publiés dans la revue Biological Conservation.
En milieu urbain, les jardins privés représentent une ressource importante en termes de nourriture et d’abri pour les espèces animales. Pourtant, l’impact des pratiques de jardinage sur ces espèces, en particulier l’utilisation de pesticides, est très difficile à évaluer à grande échelle du fait, d’une part de l’absence de mesures standardisées et d’autre part de la difficulté d’accès à des propriétés privées.
En milieu agricole, les modes de culture ou d’utilisation de produits phytosanitaires ont des impacts avérés sur la biodiversité : il est donc probable que de tels effets existent également dans les jardins privés.
Les auteurs de cette publication ont évalué les effets à grande échelle des pratiques de jardinage sur deux groupes importants d’insectes floricoles, les papillons de jour et les bourdons, à partir des données collectées dans le cadre de l’Observatoire de la Biodiversité des Jardins. Leurs analyses montrent que papillons et bourdons sont moins abondants dans les jardins traités avec des insecticides, ce qui était attendu, mais aussi dans ceux traités par des herbicides. A l’inverse, ces insectes sont plus abondants lorsque les jardiniers utilisent de la bouillie bordelaise[2], des fongicides et des granulés anti-limaces. Si l’impact des insecticides sur les insectes est direct, celui des herbicides serait indirect, en limitant les ressources disponibles pour les papillons et les bourdons. Les autres pest