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Coronavirus : les personnes âgées isolées « se sentent encore plus abandonnées dans la crise actuelle »

A Nantes, Aimée Petitfils, 82 ans, est clouée au lit. Outre les aides à domicile et sa fille, François, un bénévole des Petits Frères des pauvres, était son seul contact avec l’extérieur. Avec le confinement lié à l’épidémie de Covid-19, François ne peut plus venir la voir. Dans son immeuble, personne ne prend de ses nouvelles.

Coronavirus : les personnes âgées isolées « se sentent encore plus abandonnées dans la crise actuelle »

A Nantes, Aimée Petitfils, 82 ans, est clouée au lit. Outre les aides à domicile et sa fille, François, un bénévole des Petits Frères des pauvres, était son seul contact avec l’extérieur. Avec le confinement lié à l’épidémie de Covid-19, François ne peut plus venir la voir. Dans son immeuble, personne ne prend de ses nouvelles.

Au bord de la Loire, un couple âgé de plus de 90 ans vit dans une maison isolée. Il n’a ni famille dans la région ni voisin. Le mari et la femme ont besoin d’acheter des denrées alimentaires mais ils ont peur de sortir et de prendre leur voiture.

Les témoignages qui parviennent aux associations attestent l’aggravation des situations d’isolement social en période de confinement, en particulier chez les personnes âgées.

Habituellement, les Petits Frères des pauvres évaluent à 900 000 le nombre de personnes qui n’ont qu’un ou deux contacts par semaine (avec une aide à domicile, un voisin, un commerçant lorsqu’elles peuvent encore sortir de chez eux) et à 300 000 celles qui n’en ont aucun. « Nous disons qu’elles sont en situation de mort sociale, résume Jean-Louis Wathy, délégué général adjoint de l’association. Et avec le confinement, ces chiffres explosent. »

« Tout le collectif est arrêté »

Les fragiles liens mis en place pour les inscrire malgré tout dans un minimum de vie sociale se sont grippés avec l’épidémie. « Ces personnes sont angoissées, explique Jean-Louis Wathy. Les aides à domicile ont diminué. Elles ont moins de contacts, moins de sorties. Elles ne peuvent pas aller chez le médecin. Et elles sont en général très peu connectées. » « Elles se sentent encore plus abandonnées dans la crise actuelle », abonde Thierry Mazabraud, directeur du Secours populaire de la Haute-Vienne.

Depuis le 17 mars, date de début du confinement, les dispositifs d’aide aux plus isolés sont en pleine réorganisation. Les bénévoles, parfois eux-mêmes retraités et fragiles, ne peuvent plus sortir de chez eux, ni risquer de mettre en danger la santé des personnes secourues.

 

Dans l’ouest de la France, en milieu très rural, un homme de 54 ans touchant le revenu de solidarité active (RSA) est dans l’isolement le plus complet. Le bus a cessé de desservir son village et il n’a pas de moyen de transport. Il est aussi sans moyens de paiement.

Dans la région lyonnaise, une septuagénaire partiellement invalide ne peut pas sortir faire des courses. Elle se refuse à solliciter les voisins de son immeuble, avec qui elle a de mauvaises relations : « Ils ne me disent même pas bonjour, j’ai encore ma fierté. »

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