LA SOLIDARITÉ PASSE AUSSI PAR LES LIEUX
Lorsqu’on parle de solidarité, on pense avant tout aux personnes, aux liens humains. Pourtant, il ne peut y avoir de solidarité sans des lieux où parfois elle s’enrichit au-delà même de la mission initiale.
À l’instar des commerces que réunit Le Carillon pour accueillir des personnes sans abri, tous les lieux de la cité ne gagneraient-ils pas à être un tant soit peu solidaires ? Ce numéro de Visions solidaires pour demain n’épuise pas ces questions. Grâce à des reportages et des interviews, il suggère une pluralité de réponses.
Grâce à des reportages et des interviews, il suggère une pluralité de réponses. Pour cette enquête à plusieurs voies, la revue s’est aussi appuyée sur l’organisme privé à but non lucratif qui la porte. La Fondation Cognacq-Jay inscrit son ambition de solidarité sociale au cœur d’établissements de soin, de protection et d’éducation. Son expérience démontre à quel point l’implication des citoyens de tous âges et origines, des patients comme des professionnels, ainsi que l’écoute des personnes les plus vulnérables sont partout les clés de la solidarité.
Ouverte à toutes et tous, cette troisième édition des Rencontres solidaires du Laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay s’appuie d’abord sur la présence de celles et ceux qui trouvent des solutions de solidarité sur le terrain. Avec des espaces pensés pour la rencontre et le partage d’expériences, une expo photo, des ateliers de mieux-être, et puis la revue Visions solidaires pour demain, dédiée à la thématique des lieux de solidarité, qui sera offerte à tous les participants.
Découvrez, inspirez-vous de ces lieux qui apportent un nécessaire soutien aux plus personnes les plus fragilisées, qui donnent matière à réfléchir autrement notre vivre ensemble, ici et maintenant. Les exemples sont nombreux et viennent de partout, aussi bien de France que d’ailleurs dans le monde.
Que ce soit au cœur d’un lycée, d’un centre d’accueil, d’un hôpital, d’une maison d’enfants, d’un quartier défavorisé, dans des grandes villes ou dans des villages enclavés, il y a ces animateurs, ces éducateurs sociaux, ces professeurs, ces artisans, ces commerçants, ces infirmiers et infirmières, ces jeunes ou ces seniors qui permettent la prise de parole, qui forment ceux que d’habitude on ignore, qui accompagnent des personnes touchées par le cancer, des migrants ou des femmes victimes de violence, etc. Il y a tant à faire, il y en a beaucoup qui font déjà.
Mais quels sont les caractères et les qualités de tels espaces ? Pour des établissements dont l’objet même est indissociable de la solidarité, tels les hôpitaux ou les EHPAD, l’enjeu n’est-il pas celui de l’accueil égal de toutes et tous, dans une vraie démarche d’hospitalité ? Inversement, des lieux n’ayant pas d’objectif solidaire au départ peuvent-ils pour autant s’en donner un ? Qu’en est-il des lieux de culture, des tiers-lieux, des espaces publics ou même marchands au cœur de la ville ?
Une épicerie gratuite, montée par des étudiants pour les plus démunis d’entre eux au cœur de leur université à Rennes. Un repère de jeunes inventeurs et bricoleurs qui créent des outils à partir de rien et permettent à des mères ou à des jeunes de trouver de nouvelles clés pour sortir de la précarité dans un quartier de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Un simple camion qui parcourt des villages de l’Hérault et rompt ainsi l’isolement de ses habitants avec ses ateliers, sa cuisine, ses fruits et légumes, etc. Une villa qui reçoit des enfants polyhandicapés et offre ainsi un répit à leurs parents. Un jardin thérapeutique, ouvert sur la ville, dans un hôpital parisien. À Issoire, dans le Puy-de-Dôme, une association qui accueille gratuitement dans sa permanence toute personne en situation de précarité confrontée à des difficultés de soins. Des cafés qui deviennent des « bistrots mémoire » et où se rencontrent des malades d’Alzheimer, leurs proches et leurs aidants. Un lieu de vie, sans questions ni jugement, pour de jeunes adultes en difficulté psychique dans le centre ville de Bordeaux. Deux établissements et services d’aide par le travail, l’un dans les Pyrénées orientales, l’autre dans le Lot-et-Garonne, qui font revivre leur village grâce à des personnes en situation de handicap psychique.
Les Rencontres solidaires sont conçues et organisées par le Laboratoire des solidarités de la Fondation Cognacq-Jay, en soutien à ceux qui agissent pour la solidarité d’aujourd’hui et de demain. De ceux qui n’ont pas renoncé à trouver des idées et des solutions, et pourquoi pas aussi des partenaires à leurs projets. Au-delà de toute « sinistrose », sans verser dans l’eau de rose.