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Le domicile : grande cause nationale

Le mouvement est inexorable, les Français veulent et voudront très majoritairement vieillir chez eux.

Le domicile : grande cause nationale

Le mouvement est inexorable, les Français veulent et voudront très majoritairement vieillir chez eux. Chez eux et libres, comme ils l’ont été toute leur vie, progressivement émancipés des pressions sociales, ayant réussi à conquérir toute une série de droits auxquels ils ne sont pas prêts à renoncer, ni en arrivant à la retraite, ni même au moment où commence la perte d’autonomie.

Les professionnels ont progressivement pris conscience de cela, en se formant, en investissant, en innovant, en déployant leurs services sur l’ensemble du territoire et surtout, en étant à l’écoute des besoins des personnes âgées. Le législateur a assez bien compris ce mouvement aussi, en consacrant le libre choix et les droits de l’usager, il y a 16 ans maintenant, dans la loi du 2 janvier 2002. Toutes les conditions seraient-elles donc réunies pour un développement d’ampleur, de qualité et durable de l’aide à domicile pour tous ? Pas tout à fait.

Même si le secteur s’est largement structuré et professionnalisé, l’aide à domicile reste encore, paradoxalement, le parent pauvre des politiques du vieillissement. Pourquoi ? Une réglementation trop abondante, confuse. Des financements épars et inégaux. Des politiques nationales et territoriales non coordonnées, parfois incohérentes, et des acteurs divisés. Or, nonobstant leur statut et leur histoire, les professionnels du secteur ont toutes les raisons de s’entendre, au moins sur un socle de principes communs : l’équité des allocations versées quel que soit le territoire, quel que soit le type d’offre à partir du moment où elle est de qualité, un financement global du secteur à la hauteur des enjeux et bien sûr, une prise en compte réelle des besoins et des attentes des personnes.

En résumé, il ne faut que trois choses : de la mise en cohérence, de l’équité et de la volonté politique. Face à un défi aussi immense que celui du « bien vieillir chez soi », on ne peut plus être dans l’expectative ou dans la demi-mesure, car l’enjeu n’est pas de régler un problème, ni même une crise. L’enjeu est de faire un choix de société clair, fondamental même, celui de savoir quel regard nous portons sur nos aînés, quelle considération nous avons pour eux et au fond, demain, quand nous serons à leur place, comment aimerait-on nous-mêmes être considérés ?

Dans nombre de sociétés, moins marquées par l’âgisme que la nôtre, les personnes âgées sont perçues comme des ressources, on leur accorde une toute autre place, on leur reconnait une toute autre utilité. Il serait pour le moins paradoxal qu’au pays des droits de l’homme, passés une certaine limite d’âge, ces droits perdent en validité.

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