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Vers une hausse des rémunérations des professionnels de l’aide à domicile

Le gouvernement envisage à ce stade de mettre 200 millions
d'euros sur la table, avec les départements, pour augmenter les
rémunérations dans le secteur du soin et de l'aide à domicile. Les
députés de la majorité veulent aller plus loin et sont à l'écoute
des professionnels qui réclament plus de 500 millions.

Vers une hausse des rémunérations des
professionnels de l’aide à domicile…

Le gouvernement envisage à ce stade de mettre 200 millions
d’euros sur la table, avec les départements, pour augmenter les
rémunérations dans le secteur du soin et de l’aide à domicile. Les
députés de la majorité veulent aller plus loin et sont à l’écoute
des professionnels qui réclament plus de 500 millions.

Va-t-on enfin trouver les moyens de revaloriser les métiers en souffrance de
l’aide à domicile ?

Depuis plusieurs semaines, les députés de la majorité se mobilisent pour obtenir du gouvernement des crédits supplémentaires.
Les professionnels de l’aide à domicile sont désormais tous rémunérés au salaire minimum, à une cinquantaine d’euros près, alors qu’ils touchaient auparavant jusqu’à un tiers de plus que le SMIC.

Des tractations sont en cours, avant le dépôt d’un amendement pour le vote
en séance en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité
sociale pour 2021, la semaine prochaine. Pour l’instant, selon plusieurs
sources, 200 millions d’euros sont sur la table, dont la moitié financés par les
départements. Mais les députés ont entendu les professionnels qui réclament
plus de 500 millions d’euros et espèrent obtenir une rallonge supplémentaire.

Le décrochage des salaires
Suite à la signature des « accords de Ségur » en juillet, le gouvernement s’est
engagé à revaloriser les personnels des hôpitaux, des cliniques, puis des
Ehpad , avec à la clé 6,8 milliards d’euros d’augmentations salariales fin 2021.
Mais les services de soins et d’aide à domicile, éternelle dernière roue du
carrosse du système de santé, n’ont pas été pris en compte, alors qu’ils ont
été eux aussi en première ligne dans l’épidémie de Covid-19.
« Il n’y a rien pour le domicile dans ce projet de loi, en totale contradiction avec l’ambition d’un virage domiciliaire », accuse Thierry d’Aboville, président de l’association ADMR, le premier réseau de la branche du service à la personne, qui compte 250.000 salariés. Il y a en effet un consensus sur la nécessité de favoriser le maintien à domicile des personnes dépendantes plutôt que leur hébergement en Ehpad, lorsque cela est possible.

Or en dix-huit ans, faute de revalorisations suffisantes, les salaires versés
pour l’aide à domicile ont décroché de 11 % à 31 % par rapport à la
progression du SMIC, a calculé l’ADMR. Ces professionnels sont désormais
tous rémunérés au salaire minimum, à une cinquantaine d’euros près, alors
qu’ils touchaient auparavant jusqu’à un tiers de plus que le SMIC. « Le Ségur
nous pénalise encore plus, parce qu’il a créé un appel d’air.

De nombreux
salariés nous quittent pour rejoindre un Ehpad, où ils pourront être payés 250 à 300 euros bruts de plus », se lamente Thierry d’Aboville.

Rénovation des grilles
Les professionnels réclament la mise en œuvre, sonnante et trébuchante, d’une hausse des rémunérations des professionnels de l’aide à domicile, deux avenants à la convention collective négociés trois ans durant avec les
syndicats. Les conclusions de la conférence sociale menée au printemps ont
été transmises pour agrément au ministre de la Santé, Olivier Véran, et à la
ministre déléguée à l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, en juillet.
L’un des deux avenants (« 44 ») prévoit une revalorisation de 2,5 % des
salaires, soit 85 millions d’euros. L’autre (« 43 ») rénove les grilles et rehausse
les salaires de 14 % en moyenne, pour parvenir à 1.973 euros mensuels au
bout de 30 ans de carrière contre 1.646 euros aujourd’hui. Le coût en est
estimé à près de 500 millions d’euros.
La semaine dernière, Olivier Véran a promis « une réévaluation de leurs
conditions de travail et de leurs revenus ». « Nous aurons à porter dans le cadre des débats à venir quelques bonnes nouvelles, nous l’espérons », a-t-il lâché devant les députés.
« J’attends que le gouvernement nous fasse une proposition. Nous voulons
sécuriser l’avenant 44, et débloquer une partie des fonds de l’avenant 43, en
attendant le projet de loi grand âge et autonomie », répond le rapporteur
général du budget de la Sécurité sociale, le député LREM Thomas Mesnier. Sa
collègue, la rapporteur du volet médico-social Caroline Janvier, a préparé un
amendement de revalorisation des aides à domicile via la Caisse nationale de
solidarité pour l’autonomie. « Je le déposerai en séance, en fonction de ce que
compte faire le gouvernement. Nous voulons des annonces conséquentes »,
explique-t-elle.

Une partie de la solution est entre les mains des départements, puisque le
financement de l’aide à domicile est une responsabilité partagée. Cette
complexité des circuits préoccupe les députés. « Seuls 75 départements se
sont engagés à verser la prime Covid financée par l’Assurance-maladie, et une
vingtaine seulement l’ont déjà versée. En Vendée, la prime n’est que de
75 euros ! », s’indigne Thomas Mesnier.

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